Nous ne parlerons ici que des stratégies possibles lorsqu’une équipe bénéficie d’une pénalité sur la ligne des 5 m de l’équipe adverse.
Dans quasiment tous les cas, l’ouvreur de l’équipe attaquante botte en touche sur cette même ligne des 5 m, pour qu’ensuite son équipe pratique ce qu’on a pris l’habitude d’appeler une “Pénal touche”, telle qu’on la voit ici :
Et si 50 ans séparent ces 2 photos :
Le ballon est toujours ovale, et une maladresse toujours possible
Ce qui fera vieillir un peu plus vite l’entraîneur !
Mais avaient ils fait le bon choix ?
C’est la question que se pose Hamlet
Nos lecteurs érudits ont forcément reconnus l’ouvreur en question, un certain Hamlet, qui fut surtout reconnu comme le fils d’un roi vraisemblablement occis par son neveu lequel épousera la femme du défunt, mais le fantôme de ce dernier caftera auprès d’Hamlet qui se fâcha et cria vengeance : “Oh rage, au désespoir, au vieillesse ennemie…” A non, çà c’est le cidre, qui parti 500, et par un prompt renfort, se trouva 3000 en arrivant la Rabine !
Nous le savons tous, le rugby est un sport d’intellectuels !
Alors, réfléchissons un peu ! L’arbitre nous accorde une pénalité sur la ligne des 5 m adverse. Très bien. Mais est ce que botter en touche est la meilleure solution ?
Mathématiquement l’essai est à 5 m. Si on va en touche, l’adversaire peut placer 8 de ses joueurs à notre contact, 1 à moins de 5 m et 6 autres à 5 m. Il y aura un lancer entre les 2 paquets d’avants, autrement dit la possibilité pour l’adversaire de récupérer la balle, d’autant qu’il aura passé la semaine à visionner les vidéos de nos précédentes sorties. On reconnait d’ailleurs facilement l’entraîneur, c’est celui qui a les yeux rouges.
Cà c’est un entraîneur qui veut pas qu’on sache qu’il a étudié toutes nos tactiques
Si on fait la somme des distances qui séparent chaque joueur de la ligne d’avantage, (calcul purement inutile, mais c’est pour faire pro ) on a du côté attaquants, en supposant qu’ils soient 8 en touche : 7 fois 0,5(en partant du principe que le couloir fasse 1 m) = 3.5m + le lanceur sur la ligne =0, + 1 (le 9) à disons 1 m =1, + 5 à entre 10 et 15 m, prenons la moyenne de 12.5 multiplié par 5 =62.5 m, et 1 à mettons 20m. Vous suivez ? Soit un total de 0+13.5+1+62.5+20 =97,0 m. Donc virtuellement nous devons faire faire à notre équipe 97 m pour atteindre la ligne d’avantage.
Le défenseur lui à ses 7 sur la ligne =13.5, 2 à 1m (talonneur et demi)= 2, mais 6 à 5m =30 soit 2+13.5+30=45.5 m. Les défenseurs sont donc 97-45.5 = 51,5 m plus près que nous de la ligne d’avantage. Autrement dit la ligne de front sera derrière la ligne d’avantage quand on va vers la ligne d’essai, et si la cocotte censée exploser l’adversaire ne marche pas, la ligne de front va faire reculer l’adversaire.
Mais bien sûr, bien travaillée une pénaltouche doit aboutir à un essai. Mais une pénalité classique à l’endroit de la faute ne permet elle pas elle aussi de structurer une belle cocotte ?
Bien sûr, bien exécutée, la pénal touche est une arme redoutable. Mais sans surprise !
A l’inverse, supposons que vous décidiez de jouer la pénalité sans passer par la touche. Toujours dans l’hypothèse ou nous sommes à 5 m. Normalement, dés que vous relancez le jeu, chaque équipe fera la moitié des 5 m, et le choc se produira a 2m50 de la ligne d’essai. Mais l’entraîneur adverse aura beau s’être soigné de sa conjonctivite, et sauf à faire appel à une voyante ou un devin, il lui est impossible de prévoir où et comment vous allez jouer cette pénalité.
Contrairement à la touche, selon l’endroit où a été commise la faute, non seulement ce seront les 15 joueurs qui seront à 5 m, mais ils devront couvrir toute la profondeur de l’en but, donc placer des joueurs à plus de 5 m des attaquants. Les attaquants, eux, peuvent choisir de placer 1 ou 2 gros en face de 1 ou 2 petits. Ils peuvent également s’étirer sur toute la largeur du terrain, et après avoir passé la semaine à visionner les vidéos de leurs adversaires, jouer le coup sur le joueur adverse le plus fragile.
Enfin la pénaltouche est tellement devenue une habitude, que l’adversaire sera dans les premiers matches totalement surpris par la pénalité sans touche. Le seul problème est de ne pas confondre vitesse et précipitation, et de bien maîtriser 5 ou 6 situation possibles.
Le débat est ouvert …
Rédacteur : René NEVE