C’était avant le confinement. Je m’étais inscrit en tant que “Volontaire” pour les matches du RCV à la Rabine.

Un samedi après midi, je me suis retrouvé posté à l’entrée principale pour un match entre l’Armée de Terre et la Marine. L’entrée était gratuite, mais pour diverses raisons, les spectateurs devaient passer malgré tout aux guichets, et y retirer un billet. Mon rôle était donc de vérifier que la personne qui entrait dans le stade possédait bien ce ticket. Tout se passait bien, la plupart des entrants avaient bien l’indispensable sésame, et ceux qui n’en avaient pas étaient redirigés vers les guichets, où ils se rendaient en général sans problème, sauf une première fois avec un quidam qui refusait d’aller faire la queue aux guichets, expliquant qu’il était le frère d’un des joueurs, qu’il était lui même militaire, avait fait toutes les campagnes, qu’il ne fallait pas le prendre …etc , etc… Il a fini par faire demi tour, mais m’avait bien “chauffé”.
Dix minutes après, se pointe un civil, visiblement décidé à passer sans se soucier du contrôle. Je l’arrêtais et le priais de présenter son ticket. Il a eu l’air surpris, et visiblement il n’en avait pas. Avant qu’il m’avoue son dénuement, je lui indiquais les guichets en le priant de s’y rendre.
Il me répond “Je suis le Préfet”
Excédé par sa réponse et peu décidé à repartir dans des discussions sans fin avec un nouveau resquilleur, je lui réponds ” Et moi je suis sœur Marie Thérèse”. Ne me demandez pas pourquoi j’ai utilisé ce nom, çà m’est venu comme çà.
A cet instant, une voix derrière moi me sauve d’un situation compliquée. J’entends un “Bienvenue Monsieur le Préfet”, je me retourne et je vois l’auteur de cette phrase : Un amiral (au minimum, au vu des décorations qui faisaient ressembler son uniforme à un arbre de Noël). Et là le préfet, avec un grand sourire, me contourne et au passage me dit “Vous transmettrez mes salutations à sœur Marie Thérèse !”.
Il n’avait pas le costume, le préfet, mais il avait de l’humour !